Joyaux 
   Adriatic

Comme beaucoup de villes en Croatie, elle est un dédale de ruelles en escalier aux sols pavés brillants. Comme d’autres en Italie, en particulier Venise sous le protectorat de laquelle elle a été pendant cinq siècles, elle en a les maisons aux couleurs pastel patinées. On les voit serrées sur le promontoire rocheux de celle qui fut une île jusqu’au 18e siècle. Rovinj est LE petit bijou de l’Istrie. 

Il faut y flâner pour voir l’arc de Balbi orné du lion ailé de la Sérénissime ; les façades médiévales et baroques ; l’église Sainte-Euphémie et son campanile (61 m, le plus haut d’Istrie)… où se laisser séduire par ses plages, le bleu intense de l’Adriatique qui invite à y plonger. Et ne pas résister au bonheur de voir l’horizon de Rovinj s’embraser quand son soleil vient s’y coucher. Certains le disent être le plus beau du monde. 

Les Romains ne s’y étaient pas trompés qui avaient fait de l’Archipel des Brioni un lieu de villégiature privilégié.  Quelques siècles plus tard, Tito y jettera son dévolu. Il se fera construire des résidences sur les deux plus grandes îles, Veli Brijun et Vanga, faisant de l’archipel sa propriété exclusive.

Il est vrai que dans une Adriatique aussi bleue qu’un lagon polynésien, avec ses quatorze îles dispersées, l’archipel est incontestablement le plus beau de Croatie. 

Le vent de l’Histoire a tourné… Depuis 1983, il est classé Parc national.  

Tandis que Vanga reste à la disposition des responsables politiques du pays et que les autres îles sont protégées, Veli Brijun, elle, se visite. On y découvre au bord de l’eau les ruines d’un temple dédié  à Vénus, plus loin les vestiges d’une villa romaine, les restes d’un castrum byzantin, les colonnes de l’église Sainte-Marie édifiée au Ve siècle… Et partout une nature intacte, témoin l’olivier vieux de 1600 ans qui s’y trouve.   

Si ce n’était la présence de la mer, vous pourriez presque vous croire en Autriche. De fait, port-franc de l’empire austro-hongrois plus de cinq siècles durant, Trieste est devenue italienne en 1919. Voilà pour expliquer son surnom (petite Vienne sur mer), nombre de ses monuments, même l’importance du café dans la vie de ses habitants !  Tout raconte l’histoire de cette ville au croisement des cultures vénitienne (Trieste a elle aussi son Grand Canal), germanique et slave :  l’architecture des palais bordant la Piazza Unità d’Italia (la plus grande d’Europe ouverte sur la mer) et le nom de sa fontaine, (Les quatre-continents), le château de Miramare sur le front de mer… Même La Lanterna, son illustre plage, raconte une époque en demeurant l’ultime établissement balnéaire non mixte d’Europe… 

Quant au café, comme la ville en était au 18e le principal point d’entrée et de distribution pour l’Europe, rien d’étonnant à ce qu’il y coule encore à flot. A Trieste, il a même son université !

Vous penserez tout savoir de Venise : de sa lagune, de ses gondoles et de ses ponts. Et sans même y être allé, savoir qu’il vous faudra voir la place Saint Marc, le Palais des Doges, la Fenice, le quartier du Castello et celui du Cannaregio… Passer par le pont des Soupirs. Prendre un vaporetto. Visiter la fondation Peggy Guggenheim, pourquoi pas le marché du Rialto, ou l’incroyable librairie Acqua Alta. Et comme ceux qui la connaissent, quand bien même vous croirez en avoir fait le tour, elle vous laissera un goût d’inachevé. La ville de la Mostra et du Carnaval est un voyage qui n’en finit jamais. Ville de toutes les saisons, berceau de Vivaldi, Véronèse, Titien ou Tintoret, Venise ne se dévoile jamais si bien que lorsqu’on arpente ses ruelles. Le soir venu vous n’y entendrez plus que le bruit des voix, des pas, le clapotis de l’eau et alors vous rêverez…